vendredi 11 janvier 2008

Bloody nigers

Premier spectacle de l'année 2008, qui ne commence pas l'année en douceur...

Trois hommes sur scène (dont deux hommes noirs), un petit écran sur lequel sont projetées des archives de films historiques; chacun leur tours, en musiques souvent, ils énumèrent les massacres perpétués depuis trois siecles sur les peuples les plus "faibles". Depuis l'attentat du 11 septembre, les trois acteurs reviennent petit à petit sur la disparition des Amériendiens, des Aborigènes de Tasmanie, sur la traite négrière, les diverses exterminations, la colonisations et, à l'autre bout, les bourreaux et leur bonne conscience de puissances démocratiques, le tout accompagné d'images, par forcément "dure" en elles mêmes, mais TRES évocatrices accompagnées des textes... (le continent Asatique semble avoir été délibérément occulté).
L'auteur de Bloody Niggers (Dorcy Rugamba) est un rescapé du génocide rwandais; il sait de quoi il parle lorsqu'il évoque les massacres perpétrés sur les faibles... massacre rwandais qui termine en apothéose ce constat du monde.



lundi 7 janvier 2008

La visite de la fanfare

Un jour, il n'y a pas si longtemps, une petite fanfare de la police égyptienne vint en Israël. Elle était venue pour jouer lors de la cérémonie d'inauguration d'un centre culturel arabe. Seulement à cause de la bureaucratie, d'un manque de chance ou de tout autre concours de circonstance, personne ne vint les accueillir à l'aéroport. Ils tentèrent alors de se débrouiller seuls, pour finalement se retrouver au fin fond du désert israélien dans une petite ville oubliée du monde. Un groupe de musiciens perdu au beau milieu d'une ville perdue. Peu de gens s'en souviennent, cette histoire semblait sans importance...

Très bon moment. Un film drôle, émouvant, très bien accompagné musicalement.

Très bon moment


samedi 5 janvier 2008

J'étais derrière toi

Entre Saint Pierre, Bordeaux et Toulouse au début de mes vacances, cet autre livre m'a pas mal plu.

"J'étais derrière toi" revisite l'histoire classique d'un homme "marié, 2 enfants" tiraillé entre son devoir de fidélité conjugale, l'amour qu'il porte toujours à sa femme, la tyrannique Alexandrine et la tentation d'une jeune inconnue, Alice, une douce Italienne, qui lui laisse dans un restaurant de Toscane, un petit mot avec son téléphone et la mention "J'étais derrière toi", petite phrase anodine mais ô combien symbolique ("Pendant tout ce temps, toutes ces années, j'étais juste derrière toi, pas très loin, et tu ne m'as pas vue...").

Un livre qui se lit avec douceur. L'histoire d'un homme tiraillé entre l'amour compliqué et humiliant qu'il vit avec sa femme et un amour neuf, simple et sain qu'il découvre avec une jeune étudiante lors d'un séjour de remise en question chez son père. Alors que tout un chacun lui crierait de quitter sa folle de femme, il tente durant tout le livre d'expliquer (de manière un peu épistolaire, mais à qui écrit il ?) comment il essaie de tout faire pour rétablir un amour sain avec la mère de ses enfants. Il semble avoir pitié de cette femme dure et injuste dont il ressent les faiblesses qui expliquent sa méchanceté...
Un beau livre qui finalement se finit bien.

Le rapport de Brodeck

C'est durant les 4h de train qui me ramenaient d'Annecy sur Paris hier soir, et l'heure ce matin qui nous emmenait à Saint Pierre des corps, que j'ai dévoré ce bouquin. C'est évidemment une trouvaille de mami, merci à elle...

Brodeck n'est pas un écrivain. Pourtant il sait écrire, et d'ailleurs son métier c'est d'envoyer des rapports sur la faune et la flore de sa montagne. Se retrouvant un soir comme un cheveux dans la soupe au beau milieu des villageois qui viennet de tuer "l'étranger" du village, il se retrouve contraint d'écrire un "rapport", justifiant leur acte à eux tous.
Lui a les mains propres, mais la tête pleine d'immondices. Pour arriver à écrire ce rapport il a besoin de se vider la tête, et dans un "rapport" parallèle, celui qu'il nous livre, il se dévoile petit bout par petit bout. Brodeck revient de la Shoa, et il en a des choses à dire... toute la symbolique de cet étranger injustement tué l'aide à faire ressortir, de façon remarquablement neutre (Brodeck semble détaché de tout) son histoire à lui.

C'est un roman magnifique.